La chenille processionnaire du pin

D’origine méditerranéenne, la chenille processionnaire (Thaumetopoea sp.) est la larve d’un papillon de nuit qui, avec le changement climatique, progresse depuis plusieurs années sur l’ensemble du territoire. Elle est surtout connue pour son caractère extrêmement urticant, et pour son mode de déplacement en file indienne, qui lui vaut son nom.

Trois caractéristiques permettent d’identifier la chenille processionnaire :

  • De nombreux et longs poils blancs
  • Une couleur brune avec des tâches orangées
  • Une tête noire
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procession chenilles

Sur notre territoire, nous observons deux types de chenille :

  • La chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa)
  • Moins fréquente, la chenille processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea)

La première apparaissant de mars à avril et la seconde de fin juin à mi-juillet ; le danger s’étend donc du mois de mars au mois d’août.

Le cycle biologique de ces chenilles est annuel : de la fin du printemps au début d’automne, les papillons femelles pondent des œufs sur des feuilles, qui éclosent après 6 semaines. Les chenilles tissent alors un nid de soie, facilement reconnaissable sur les branches, puis la colonie quitte le nid et tombe au sol où chaque chenille s’enfouit sous terre pour se transformer en chrysalide et éclore en temps voulu, selon le climat (parfois plusieurs années après l’enfouissement !).

A noter : il n’est pas rare de voir des chenilles entrer en procession dès le mois de décembre, si les températures sont particulièrement chaudes et ce, précocement dans l’année.

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Impacts, dangers et précautions

Un danger pour les arbres

Cette espèce est dite défoliatrice et se nourrit des arbres sur lesquels elle se développe, notamment des aiguilles des pins maritimes de nos forêts mais aussi des chênes liège, conduisant à un affaiblissement important des arbres pouvant les rendre vulnérables à d'autres parasites.

Un danger pour l’homme et l’animal

LA CHENILLE PROCESSIONNAIRE EST DANGEREUSE POUR L’HOMME ET LES ANIMAUX : tout contact direct ou indirect avec les poils urticants de la chenille provoque une réaction plus ou moins grave. Les poils de la chenille processionnaire provoquent une réaction urticante ou de l’urticaire, une éruption cutanée douloureuse avec de fortes démangeaisons. Une intervention médicale est souvent nécessaire. 

Les symptômes chez les animaux domestiques (chien, chat, cheval…) : bave, langue gonflée, tuméfiée et durcie. Des soins rapides sont alors impératifs pour éviter la nécrose, voire l’amputation partielle de la langue de l’animal. Il est impératif, dès l’apparition des premiers symptômes, de rincer abondamment la langue, la truffe et la cavité buccale de votre animal à grande eau. Il ne faut surtout pas frotter les parties touchées : les poils urticants de la chenille se casseraient et libéreraient encore plus de toxines. Dans tous les cas, une prise en charge vétérinaire en urgence est impérative. 
 

Comment lutter contre les chenilles processionnaires ? 

L’échenillage :

Il s’agit de prélever manuellement les nids de chenilles à l’aide d’un échenilloir. Cette technique ne fonctionne cependant que sur les nids accessibles (4 à 5m de hauteur). 

Si vous comptez retirer les nids vous-même, équipez-vous de protections et de vêtements adéquats (combinaison, gants, masque, lunettes. Une incinération de tout ce que vous aurez retiré de l’arbre est conseillée. L’autre méthode conseillée est le trempage prolongé dans un bac rempli d’un mélange eau + liquide vaisselle puis enfouissement.

La lutte par prédation naturelle :

Le principe de la lutte biologique par prédation consiste à encourager la régulation naturelle d’une espèce par son, ou ses prédateur(s). 

Dans le cas de la chenille processionnaire du pin, il s’agit de favoriser la nidification des mésanges (insensibles aux poils urticants) en implantant des nichoirs, afin d’en accroître la population et, donc, la pression de prédation exercée sur les chenilles. En hiver, une mésange peut se nourrir de 40 chenilles par jour (source INRA). 


Grâce à diverses études menées, d’autres prédateurs ont été repérés ; le coucou, la chauve-souris, la huppe fasciée, ou encore le Scarabée Calosoma Sycophanta. Il importe donc de conserver la biodiversité des forêts pour lutter naturellement contre ce nuisible. Enfin, les chercheurs ont remarqué que certaines essences, dont le bouleau, permettent de cacher la vue des pins pour les processionnaires, voire de les éloigner grâce à des odeurs répulsives. Cette méthode est actuellement en cours de tests à l’INRA.